ALISA

Chaque année, la société enregistre une croissance à deux chiffres. Alisa, usine de transformation de produits 100 % bio et sans gluten, a trouvé un filon porteur et qui ne cesse de s’accroître. Une tendance alimentée aussi bien par le nombre de personnes allergiques (dont la proportion oscille entre 1 et 6 % de la population, selon les études) que par celles qui voient dans l’excès de gluten la cause de problèmes de santé. On peut également ajouter un effet de mode, alors que la vente de produits sans gluten a subi un coup de boost en 2014 suite à la sortie du livre de Novak Djokovic, « Service gagnant, une alimentation sans gluten » et aux diverses révélations de Victoria Beckham, Gwyneth Paltrow ou encore Russell Crow, pour ne citer qu’eux, sur les bienfaits de ce régime.

Installée en 2007 dans la ZAE de Champdeniers, Alisa (pour alimentation santé) a devancé cet effet de mode, et est surtout le résultat de la sensibilité de son fondateur, François Marchesseau, à une alimentation bio au sens large, « avec une notion de filière forte », précise Christian Gesta, le directeur de l’entreprise. C’est la raison pour laquelle, lorsqu’il est parti il y a quelques années, il a cédé ses parts à trois actionnaires représentatifs de chaque maillon de la filière, à savoir la Corab, Biocoop et Kilio, une filiale de Léa Nature.

Moins de 20ppm de gluten sur le produit fini

L’entreprise contractualise principalement avec les adhérents de la Corab et seule une poignée de contrats est passée en direct avec des agriculteurs. Les contrats, qui portent généralement sur trois ans (afin d’amener une lisibilité dans les rotations), répondent à un cahier des charges bio mais aussi spécifique au sans gluten. « Nous sommes très vigilants sur le taux de présence de brisure. En sans gluten, il faut que la contamination soit la plus faible possible. La vérification est faite systématiquement, même si la graine ne présente pas de gluten allergène, car dans un champ, il peut y avoir une repousse de blé ou une contamination croisée dans une moissonneuse, une remorque ou un silo. Le triage est plus précis que chez un organisme stockeur classique car il faut assurer moins de 20ppm de gluten de sortie sur le produit fini », stipule le directeur. Si l’entreprise essaye de favoriser un approvisionnement le plus local possible, des contrats sont passés en Pays de la Loire et en Occitanie pour lisser le risque pédo-climatique ou en Camargue, pour se procurer le riz, qui est produit en gros volume.

En lien avec industriels et agriculteurs

Plus d’une dizaine de types de graines (blé, maïs, sarrasin, millet, quinoa, courge depuis 2019…) sont triés, décortiqués, concassés, analysés puis transformés en semoule, farine, graines décortiquées, torréfiées, à destination des industriels français pour faire des pâtes et autres préparations de petit-déjeuner. « Nous travaillons en collaboration avec les industriels et nous faisons le lien avec les agriculteurs pour coller au plus près de leurs besoins. Cela peut impliquer un changement de type variétal ou un protocole de récolte et de séchage à faire évoluer », explique Christian Gesta.

Avec une production annuelle d’environ 3 000 tonnes, Alisa est obligé de se développer continuellement pour répondre à la demande croissante. Après un agrandissement en 2017, un nouvel entrepôt a été construit pour stocker les matières intermédiaires en 2019. Et la main-d’œuvre suit le mouvement. Alors qu’ils étaient 12 salariés début 2018, ils approchent de la vingtaine deux ans plus tard."

Publié le 24 janvier 2020 - Par Carole Mistral - Agri79

https://www.agri79.fr/le-sans-gluten-un-marche-porteur-creuser